La traduction juridique: langue, droit et culture dans le Master T3L de l’Université Paris 8
Barbara Villez, professeur Département d’études des pays anglophones
Oana Gheorghe, Charlène Goasguen, doctorantes UFR 5, Master de traduction T3L Université Paris 8
Le Master Traduction T3L (Loi, Ligne, Livre) de l’Université Paris 8 (http://www.univ-paris8.fr/T3L/) propose un parcours de formation en traduction juridique. Ce parcours a pour objectif de former les étudiants au métier de traducteur (outils, méthodes et stratégies de traduction) ainsi qu’au droit. Il ne s’agit pas d’un double cursus, mais d’une formation en droit destinée à des étudiants qui ne viennent pas de cette discipline, ce qui est le cas de la majorité d’entre eux:le but est de familiariser les étudiants au raisonnement ainsi qu’à la culture juridiques des pays avec lesquels ils vont travailler. Au cours des deux années de formation, les étudiants inscrits en traduction juridique anglais / français ou bien en traduction juridique espagnol / français suivent plusieurs EC portant sur le droit français, le droit étranger (le droit espagnol, le droit portugais, la Common Law et le droit comparé). C’est en effet par la culture juridique que l’on assure une meilleure compréhension du droit étranger, du système judiciaire et des textes rédigés par des professionnels du droit.
L’objectif du Master T3L est d’offrir aux étudiants une initiation au droit tel que les juristes l’étudient, de leur permettre de s’imprégner du raisonnement propre à chaque tradition juridique. Pour devenir traducteur juridique, il faut connaître les usages et les méthodes, ce qui dépasse la simple terminologie. Les étudiants acquièrent également des notions de méthodologie juridique, ce qui les aide à approfondir leurs connaissances dans des domaines spécifiques dont ils traduiront par la suite les productions.
Les premiers diplômés de cette nouvelle formation (lancée en 2006) traduisent professionnellement aujourd’hui pour des cabinets d’avocats et diverses institutions publiques et privées ainsi que pour les cours et tribunaux dans des domaines aussi différents que la propriété intellectuelle ou la procédure pénale. On leur confie la traduction des documents officiels, rapports, guides économico-juridiques, résultats de commissions rogatoires internationales, dépositions, et courriers.
L’une a travaillé en tant qu’assistante de recherches et traductrice/interprète dans le cadre d’études juridiques comparées avec des magistrats et d’autres services de deux pays (France et Espagne). Une autre gère le site Internet d’un centre de recherche juridique à Paris pour lequel elle traduit des articles sur l’actualité juridique dans le monde.
En plus de leur activité professionnelle, deux étudiantes poursuivent la recherche en traduction par une thèse: l’une sur la traduction des termes juridiques à l’écran et l’autre sur la conception du terrorisme et de l’acte terroriste dans plusieurs systèmes judiciaires du point de vue juridique, linguistique et culturel.
La présentation portera dans un premier temps sur la formation des traducteurs dans ce master et ensuite sur l’activité professionnelle engagée auprès des institutions et des professionnels du droit, aussi bien qu’en industrie.
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